
L'ATELIER SEGERAL

Définition d'un artisan ébéniste
Dans la quatrième édition du dictionnaire de L'Académie française (1762), l'ébéniste est un Ouvrier qui travaille en ébène et autres bois précieux, ou qui fait des ouvrages de marqueterie. Dans les éditions suivantes (cinquième en 1798 et sixième en 1832), la définition reste la même, mot pour mot.
C'est dans l'édition de 1932 que la définition évolue : l'ébéniste devient un Ouvrier qui travaille en ébène et autres bois précieux, ou qui fait des ouvrages de marqueterie, mais se dit plus ordinairement de celui qui fabrique ou qui répare toutes sortes de meubles.
De nos jours, pour le Petit Larousse Illustré, l'ébéniste est un Menuisier qui fabrique des meubles de luxe en utilisant notamment la technique du placage.
Quelques éléments d'histoire de l'ébénisterie
Les plus anciennes techniques relevant de l'ébénisterie remontent au moyen-âge, pas plus, avec l'apparition du parquetage en damier appelé Point de Hongrie, et appliqué à de grandes surfaces et sur certains meubles précieux.
Au XVe siècle la marqueterie en apparaît en Italie. Diffusée en Europe à partir du XVIIe siècle, elle y connaît une grande renommée.
C'est au XVIe siècle, toujours en Italie, qu'apparaît une nouvelle catégorie d'artisans travaillant les essences rares et en particulier l'ébène, d'où l'origine de la dénomination d'ébéniste. Ils créent de nouveaux procédés appelés l'intarsio et l'impasto. Avant cela, l'ébène n'était utilisée que pour de petits objets comme des échiquiers ou des coffrets.
En France, c'est au milieu du XVIIe siècle que la vieille corporation des menuisiers accueille cette nouvelle catégorie d'artisans et crée la Jurande des Maîtres ébénistes. Désormais, et jusqu'à la suppression des corporations en 1791, une distinction très nette s'établit entre ces deux métiers qu'il ne fallait surtout pas confondre...
C'est en 1732 que le mot ébénisterie apparaît pour la première fois dans le dictionnaire de l'Académie, pour le différencier du terme menuiserie, car les artisans ébénistes, en plus des techniques de la menuiserie font appel à la marqueterie, au placage et à la tabletterie.
Aujourd'hui, la différence entre menuiserie et ébénisterie tient surtout à la destination de l'ouvrage réalisé par l'artisan. On parlera de menuiserie lorsque l'ouvrage est destiné au bâtiment (escaliers, fenêtres, portes, placards, parquets...) et d'ébénisterie lorsqu'il s'agit de mobilier, qu'il soit massif ou plaqué.
La restauration de meubles
La restauration est une branche particulière de l'ébénisterie, qui consiste à restaurer des meubles anciens. Elle requiert à la fois une bonne maîtrise de la fabrication des meubles, une bonne connaissance des styles et l'utilisation de techniques propres à la restauration.
Elle doit être réservée à des ébénistes formés à cette pratique et il existe d'ailleurs une formation spécifique venant renforcer la formation classique d'ébéniste. La profession a instauré une charte du restaurateur, qui préconise entre autres l'utilisation de techniques et produits anciens (utilisés à l'époque de la fabrication du meuble), et de faire en sorte que chaque restauration soit réversible.
La restauration ne doit pas être confondue avec la conservation qui a pour but de maintenir le meuble en état, de faire en sorte qu'il fonctionne, sans camoufler les ajouts et en retirant le minimum de matière. Elle est utilisée notamment par les musées et doit permettre une étude historique et archéologique ultérieure du meuble. C'est pour cela que seul le "minimum vital" doit être fait sur les meubles conservés pour ne pas masquer les traces du temps.